Les inégalités hommes-femmes

Sobeerakatton Kassim, 15, nettoie la maison en bambou de sa famille (Source: www.bastamag.net)
Sobeerakatton Kassim, 15, cleans inside her families simple bamboo hut.

Comme dans la majorité des sociétés patriarcales, tant traditionnelles que modernes, occidentales ou asiatiques, les femmes n’ont pas les mêmes privilèges que les hommes dans de nombreux aspects de la vie, que ce soit économiquement, juridiquement ou socialement parlant. La Birmanie ne fait pas exception à cette réalité. Alors que la femme est caractérisée par sa douceur et sa soumission envers l’homme, ce dernier représente la force et la domination. Toutefois, ce qui est particulier, face un ancien régime militaire birman dominé par les hommes, c’est une femme qui incarnait l’opposition, Aung San Suu Kyi.
En dépit de cela, ces modèles du genre masculin et féminin sont transmis dès l’enfance, et ce, de génération en génération, et régissent la vie en société. De ce fait, la supériorité supposée des hommes et cette volonté de domination prédisposent les hommes à être les seuls capables de diriger les affaires politiques, économiques et sociales importantes du pays.

Autant dans la sphère privée que publique, les inégalités entre les hommes et les femmes se font ressentir. La religion est souvent la clé de ces inégalités et de la place qu’elle accorde aux femmes. Dans la religion bouddhiste theravada, la condition féminine interdisait les femmes d’accéder à l’Éveil. Seulement, au final d’une lutte menée par un groupe de femmes mené par la mère adoptive du Bouddha, un ordre monastique pour les femmes a été conçu. Alors que les nonnes devaient suivre 500 règles, les moines devaient en suivre 227, ce qui les assurait d’une suprématie spirituelle incontestable sur ces dernières. Les femmes étant dépourvues du phon, l’ensemble des grandes vertus bouddhiques qui englobent l’honnêteté, la droiture, le renoncement au désir et plusieurs autres, n’ont pas cette puissance spirituelle car elles sont disposées à la malhonnêteté, à la duplicité et à la cupidité.

Depuis longtemps, les femmes birmanes cherchent à transformer la société puisqu’elles sont souvent, bien malgré elles, les principales victimes de la violence, des injustices et de la pauvreté. En 1919, elles ont créé un mouvement qui a été à l’origine de la loi qui protège la liberté des femmes bouddhistes lorsqu’elles se marient avec un homme d’une autre confession religieuse. Par ailleurs, ce mouvement qu’on appelle « Mouvement des femmes birmanes » a favorisé l’enseignement du bouddhisme, l’alphabétisation et la scolarisation des jeunes filles birmanes. Ce groupe de femmes est même à l’origine du droit de vote des femmes obtenu en 1936, soit 12 ans avant les Françaises. De plus, en dehors de la MCWA (Maternal and Child Welfare Association), une association pour la protection de la mère et de l’enfant créée en 1991 par le régime militaire et composée majoritairement d’hommes, il existe de multiples organisations féminines comme l’Association des femmes entrepreneurs, l’Association des femmes sportives, l’Association des infirmières, etc.

Voici deux liens pour de plus amples renseignements sur la situation des femmes en Birmanie et leurs avancées en matière de droit à l’égalité:

https://mm.ambafrance.org/Les-femmes-en-Birmanie
http://www.info-birmanie.org/vision-et-place-de-la-femme-dans-la-societe-birmane/


Source pour l’ensemble de l’article: Delachet-Guillon,Claude. 2008. Birmanie contemporaine. Sous la dir. de Gabriel Defert. Paris:Éditions les Indes Savantes. 105-115.