Ne Win

Ne Win
Source : Famous people

En fin mai 1960, il a été hospitalisé au Royaume-Uni et aux États-Unis (ce qui marquera sa réticence face à des relations avec les États-Unis et le fait que, selon lui, les Américains assurent leur assistance aux Kuomintang encourageant les mouvements sécessionnistes)

De 1958 à la troisième édition d’élections nationales en février 1960, Ne Win (le chef d’état-major des forces armées birmanes) était derrière un «caretaker government»  dans le but de suivre la constitution de 1947 à la lettre. (Trager 1963, 309)

En février 1961, il joint ses efforts à U Nu.

Il est responsable du coup d’état du 2 mars 1962 qui plaça le conseil d’union révolutionnaire ou encore le gouvernement révolutionnaire à la place du gouvernement, de l’arrêt des ministres dont U Nu, le président, le chef de justice de la cours suprême (leurs droits peuvent contrevenir à l’armée), des dirigeants Shan de Rangoun (empêchent l’unité de la Birmanie) pour les mettre dans une prison et du non-respect de la constitution birmane. (Trager 1963, 309)

On n’a jamais su comment il allait gérer l’opposition et les communistes notamment (objet de litige en 1958 avec les forces armées) (ex : du 23 avril au premier mai la promesse de s’emparer des centres d’opérations de la KNDO à Maingmaw et d’un groupe Shan-KMT de Naungpalan, l’étouffement de l’insurrection étudiante communiste de l’université de Rangoun en 1962).

La constitution, le parlement et les instances démocratiques ont été mises de côté. L’époque du «caretaker government» est bel et bien révolue. La gouvernance du conseil révolutionnaire est caractérisée par le général Ne Win à sa tête et par l’occupation des postes de ministères par 16 officiels haut-gradés.

Le général Ne Win allait conserver les mêmes pouvoirs qu’U Nu en plus d’avoir l’autorité sur toutes les branches de pouvoirs dans un régime démocratique. Il continue à maintenir des relations amicales avec les États. Il continue de considérer les principes des nations unies telles que promulguées dans sa charte et de poursuivre l’attitude de « neutralité positive » du gouvernement.

Les deux chambres du parlement et les conseils d’état ont été privés de leurs pouvoirs. Les conseils d’état sont changés par des conseils suprêmes où les figures militaires importantes ont un siège dans chaque.

Il a interdit la course de chevaux (dès 1963), le jeu du hasard et les concours de beauté. Le prix des biens essentiels ménagers est maintenant géré par le conseil révolutionnaire. Il y a eu des coupures salariales auprès des ministères et des conseillers. Les Hautes Cours et les Cours Suprêmes ont été dissoutes et changées par une Cours d’appel finale. La pratique de l’élevage pour l’abattage a été remise en place tout en empêchant l’absentéisme du travail à l’occasion de la sabbat (ce qu’U Nu rendait possible). Ce conseil permettait la liberté d’expression religieuse. Il s’apprêtait à fondre la police dans l’armée et à rétablir des conseils de sécurité centraux, régionaux et locaux. Il avait l’aspiration de préserver la liberté de presse tant qu’aucun appui n’est fait aux opposants. Les partis pouvaient continuer leurs activités.

La politique intérieure allait se constituer autour du socialisme (ce qui est en concordance avec la vision des dirigeants nationalistes birmans avec l’idée notamment que les propriétaires d’entreprises nationales privées étaient défendus d’avoir une place considérable dans le développement de la Birmanie). La nouveauté dans la voie birmane vers le socialisme est sa séparation avec la démocratie parlementaire. Cette voie entreprise ne se fait que si les communautés ethniques sont soudées entre elles. « Le coup d’État du 2 mars 1962 était une étape décisive par un des plus importants secteurs de la vie patriotique et nationaliste birmane pour préserver l’Union. » (Trager 1963, 323)

De facto, les décisions émises par la junte militaire n’ont pas permis la tenue de rencontres, l’impression et la distribution le projet politique de quelconque parti et la remise en question de leur autorité dans la presse. (Silverstein 1990, 1013)

En 1963, les entreprises privées des mines des rubis sont devenues sous son autorité.


Sources  :

Silverstein, Josef. 1990. « Aung San Suu Kyi : Is She Burma’s Woman of Destiny ?». Asian Survey 30 (n°10) : 1007-1019.

Trager, N. Frank. 1963. « The Failure of U Nu and the Return of the Armed Forces in Burma». The Review of Politics 25 (nº3): 309-328.

Waltham, Tony. 1999. « The Ruby mines of Mogok». Geology Today 15 (nº4): 143-149.